Michel Leboeuf et Michel Quintin se sont associés pour écrire un livre qui nous intéresse tous, un livre sur le sexe. Mais n’y voyez pas là un ouvrage érotique, coquin ou encore voyeur, il s’agit d’un ouvrage scientifique, mais vulgarisé, un ouvrage qui nous permet de comprendre nos comportements, mais également ceux des animaux, un ouvrage qui répond d’une certaine façon à toutes ces questions que l’on a jamais osé poser… Et c’est Michel Leboeuf qui s’est prêté au jeu de mes questions.
Michel Leboeuf est biologiste de formation, Michel Quintin est vétérinaire… Les deux hommes étaient faits pour se rencontrer. Mais l’histoire de Bêtes de sexe a commencé, d’une certaine manière, bien avant leur rencontre. « Michel Quintin ramassait des informations sur la reproduction chez les animaux depuis de très nombreuses années », souligne Michel Leboeuf. « Cela touchait également à la sexualité humaine et cela représentait des centaines de pages, c’était un travail colossal. Après avoir regardé ça de plus près, j’y ai vu une belle histoire, celle de la sexualité animale et humaine. C’était le début de la création de notre livre ».
Mais qui dit histoire ne dit pas dans ce cas science-fiction. « L’aspect scientifique était essentiel pour moi », explique Michel Leboeuf. « Mon métier, c’est de vulgariser la science, alors, je voulais que ce soit facile d’accès pour le public et accrocheur ». Bêtes de sexe, c’est donc l’occasion de lire un livre en en apprenant un peu plus sur sa propre sexualité. « Nous-mêmes, nous avons appris plein de choses en l’écrivant », souligne Michel Leboeuf.
L’une des difficultés que les deux auteurs de Bêtes de sexe ont dû surmonter par contre, c’est de ne pas tomber dans l’anecdote. « La logique sur laquelle nous nous sommes basés, c’est celle de l’évolution. Pour nous, c’était un incontournable. Une fois que l’on est parti sur ce principe, la structure s’est construite au fur et à mesure. Mais il fallait que l’on ne perde pas de vue l’histoire, que l’on ne tombe pas dans l’anecdote facile. Nous avons d’ailleurs pris la peine de faire valider certains contenus scientifiques par des collègues. C’était important que l’on adopte un regard neutre, presque clinique ».
Si Bêtes de sexe ne comporte pas d’images, c’est également un choix très réfléchi des auteurs. « Nous nous sommes posé la question. Au départ, nous voulions des images, puis nous avons pensé à la possibilité d’illustrer le livre avec des photos de gravure. Par la suite, on s’est dit que nous ne voulions pas que cela donne une impression d’ouvrage scolaire ou documentaire. Nous avons donc jugé que les images n’étaient pas essentielles à notre propos ».
Enfin, ce qui est intéressant avec Bêtes de sexe, c’est que l’on peut le lire dans n’importe quel sens. « Il n’y a pas de structure spécifique, on peut choisir le sujet qui nous intéresse et remonter le livre au gré de nos envies », précise Michel Leboeuf. Et ces parcours semblent plaire aux lecteurs que les auteurs ont rencontrés lors des salons du livre. Ce n’est pas surprenant, parce qu’entre nous, qui n’a jamais voulu tout savoir du sexe ;-)
Entrevue réalisée par : Christelle Lison
Photo : courtoisie