Nous avons tous des rêves, grands, petits, inatteignables ou facilement réalisables. Parfois on les enterre au plus profond de nous-mêmes, et parfois ils remontent à la surface sans que l’on s’y attende vraiment. Mais une fois qu’ils sont à portée de nos doigts, il ne nous reste plus qu’à tout mettre en œuvre pour les réaliser. Et c’est possible, comme me l’a expliqué Carole McKaig.
La vie de Carole McKaig a été bouleversée lorsqu’une personne qui lui était chère est décédée. « Ça m’a fait prendre conscience que la vie est courte », me dit-elle. « À la suite de cet événement, je me suis dit qu’il fallait réaliser ses rêves avant qu’il ne soit trop tard. Et voilà, j’ai mis tout en œuvre pour y parvenir ». En 2013, l’auteure a donc choisi de prendre une année sabbatique pour s’attaquer à son projet. « Pendant la première moitié de l’année, j’ai fait des recherches, notamment dans les archives de Radio Canada, sur Internet », explique Carole McKaig. « Je voulais écrire une histoire qui se déroulait durant la Révolution tranquille, il était donc essentiel que je me documente. Ensuite, je suis rentrée dans une phase d’écriture intense ».
Au fil des mots, c’est Partie en ville qui a vu le jour. Ce roman, c’est l’histoire d’une jeune femme, Florence Lacasse, 25 ans, qui ose quitter son village natal, pour vivre dans la grande ville de Montréal. « La première personne qui m’a inspiré ce roman, c’est ma mère », souligne avec une certaine fierté dans la voix Carole McKaig. « Même si elle ne ressemblait pas nécessairement à Florence, c’est de son histoire que je suis partie. Parce qu’elle a osé franchir le pas, partir de sa campagne natale pour la ville. Après, c’est de la fiction, mais il y a un peu d’elle là-dedans ». Au fil de son écriture, l’auteure a en fait développé une banque de personnages dans laquelle elle a puisé. « Ils sont devenus des personnes pour moi », avoue-t-elle en riant. C’est d’ailleurs ce qui l’a fait dériver de son plan initial. « J’ai embarqué dans mon histoire, ce qui m’a amenée à changer de trajectoires, mais pour le mieux. Ils ont parfois pris le contrôle ».
Avec Partie en ville, Carole McKaig touche un sujet qui a été douloureux pour de nombreuses familles dans les années soixante, celui des filles mères. « Avec ce roman, je veux leur rendre hommage. Devenir mère tout en étant encore jeune fille, c’était très mal vu et difficile à cette époque-là. Plusieurs personnes qui ont lu le roman m’ont d’ailleurs dit avoir été touchées par ce clin d’oeil et je suis heureuse d’avoir osé parler de ça ». Mais au-delà de la thématique, Carole McKaig nous propose un roman plein d’aventures et de rebondissements qui capturent littéralement l’attention du lecteur.
Pourtant le processus d’écriture a été toute une aventure pour l’auteure. « C’était un monde complètement nouveau pour moi. J’ai fait les démarches les unes après les autres. Et je suis très heureuse que mes efforts aient porté fruit », dit-elle en riant. Même si cela n’a pas toujours été de tout repos.
En osant accomplir son rêve, Carole McKaig s’est découverte à la fois du point de vue de la création et du point de vue artistique. Aligner les mots sur le papier et ressentir les émotions liées à son histoire ont sans le moindre doute fait d’elle une autre femme. Alors oui, il y aura probablement d’autres expériences d’écriture pour Carole McKaig, parce que comme son héroïne, Florence Lacasse, elle a franchi une frontière invisible et a atteint une destination dont on ne revient jamais vraiment.
Pour en savoir plus : bit.ly/1WStImn
Entrevue réalisée par : Christelle Lison